Le CQP « Technicien conseil aux agriculteurs » va entrer en phase pilote

À ce jour, une douzaine de stagiaires issus d’une dizaine de coopératives agricoles devraient constituer, dès septembre prochain, une première promotion pour le nouveau CQP Technicien conseil aux agriculteurs (TCA), sous l’égide de La Coopération agricole Solutions + et des fédérations régionales des coopératives agricoles. Un CQP TCA qui a été mis en avant au Sia 2023 sur le stand de La Coopération agricole, après une première présentation au Sia 2022.

Cette promotion va étrenner un programme de formation basé sur le référentiel de ce CQP TCA, qui a été bâti dans le cadre de groupes de travail constitués de professionnels, de partenaires sociaux, de l’Opco Ocapiat, de la direction des affaires sociales et de la formation de La Coopération agricole. Ainsi que de la Fédération du négoce agricole et du Contrôle laitier qui se sont joints à ce travail collaboratif. Chacune de ces organisations s’étant ensuite saisie de ce CQP pour le faire valider par leur commission paritaire CPNEFP.

En attente d’une inscription au RNCP

Au-delà de servir de pilote pour tester la cohérence et la fluidité du programme, cette promotion est une des deux cohortes dont LCA a besoin pour présenter un dossier de certification de ce CQP TCA à France Compétences, condition sine qua non à son inscription au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Cette inscription va permettre d’ouvrir des voies de financement pour les entreprises tels le CPF ou le contrat de professionnalisation.

La seconde cohorte peut être mise en place par un des sept organismes de formation référencés par Ocapiat, dont LCA Solutions +. « Pour cette cohorte, on peut imaginer une coopérative qui décide de faire suivre ce CQP par une douzaine de ses collaborateurs », précise Emmanuel Paris, conseiller formation de LCA Solutions +.

Mobiliser des fonds de la charte emploi

Le temps que cette deuxième promotion soit assurée, l’enregistrement au RNCP pourrait prendre deux années. En attendant, en termes de financement, si les entreprises de moins de 50 salariés peuvent avoir une prise en charge par Ocapiat dans le cadre du plan de développement des compétences, celles entre 50 et 300 salariés pourraient faire mobiliser des fonds de la charte emploi du secteur agroalimentaire. « C’est à étudier au cas par cas. Le plus simple est de se rapprocher de son conseiller entreprise Ocapiat en région », explique Jérôme Lachaux, d’Ocapiat.

Quant aux entreprises de plus de 300 salariés, elles doivent remplir des conditions qui rendent ces fonds moins intéressants. « Nous réfléchissons à d’autres possibilités de financement », ajoute Jérôme Lachaux.

Une formation de niveau licence

Afin de prétendre à ce CQP, tout candidat ou toute candidate doit avoir une formation initiale de niveau bac + 2 ou deux ans d’expérience dans le métier du conseil aux agriculteurs. Et présenter un Certiphyto en cours de validité si l’activité est liée aux productions végétales.

Quatre blocs de compétences sont à valider et ont été construits dans le but de pouvoir accompagner la performance technico-économique des exploitations agricoles en réponse aux enjeux de transition agroenvironnementale : la réalisation du diagnostic du projet de l’agriculteur, son accompagnement, le développement d’un collectif d’agriculteurs et d’experts techniques, la vente de services et/ou de produits agricoles.

Au bout de ce parcours, le stagiaire va obtenir un diplôme niveau bac + 3. Reste pour ce CQP à trouver son public, peut-être plus dans les populations de TC déjà en place depuis quelques années, dans un contexte où un certain nombre de recrutements de TC se font aujourd’hui au niveau ingénieur.